Teintée d’ambitions nouvelles, de partage et de réflexions profondes sur les enjeux de demain, la rencontre du 16 juillet dernier rassemblait à l’Ethics Village différents acteurs du tissu économique toulousain et concentrait les débats autour de la question des Tiers Lieux du monde d’après.
La majorité des personnes présentes, en lien direct avec le secteur aéronautique, connaissent actuellement une problématique de gestion des espaces de travail très largement impactée par la crise du COVID 19. Restrictions budgétaires, sanitaires, et autres nouvelles contraintes soulevées par l’épidémie, projettent l’ensemble des entreprises dans un nouveau paradigme de collaboration.
En effet si la question des espaces de travail n’était jusqu’alors pas au cœur des problématiques managériales dans un grand nombre d’organisations, elle se pose désormais majoritairement et conduit l’ensemble des entreprises à une réflexion plus profonde sur ce que l’on attend d’un lieu de rassemblement professionnel.
La question du télétravail, largement soulevée par les participants de la rencontre du 16 juillet dernier, interroge un peu plus l’ambition des espaces de travail de demain. Fortes d’une expérience de deux mois consécutifs de télétravail dus au confinement, les organisations ont globalement su s’adapter et réinventer leurs modes de collaboration à distance. Si les outils modernes de communication à distance ont permis un bon maintien du pilotage opérationnel des activités, c’est en revanche la spontanéité, la créativité et l’esprit d’innovation qui ont souvent été bridés. Le retour au travail en présentiel questionne d’autant plus les consciences sur la manière dont nous saisissons l’opportunité d’être rassemblés dans un même espace.
Quelle valeur ajoutée trouve-t-on dans les espaces de coworking où chacun produit un livrable différent ? Peut-on préserver la richesse des moments informels à distance ? Comment créer une synergie de compétences et une nouvelle façon de collaborer ? Confiance, empathie et solidarité peuvent-elles être les bases de l’identité d’un lieu de travail ? La création de Tiers-lieux constitue-t-elle une occasion de dynamiser un territoire ? Autant de questionnements mis en exergue lors de la rencontre du 16 juillet dernier.
C’est d’abord la question des usages qui est largement ressortie des échanges de la concertation. En effet on envisage d’abord le Tiers lieu de demain comme une nouvelle façon de penser des instances de rassemblement déjà existantes. L’ensemble des rituels gravitant autour de la gestion de projet en méthodes agiles par exemple, pourrait alors sortir de l’organisation classique et rassembler l’intégralité des acteurs dans un lieu empreint d’une teinte différente et donner un nouveau souffle à la collaboration des équipes.
Rassembler différents acteurs dans un Tiers-lieu garant d’une neutralité parmi les parties prenantes, viendrait alors changer le positionnement de chacune et permettre dans certains cas plus de fluidité, de confort et donc de productivité dans les échanges.
La création du Tiers Lieu de demain fait également ressortir la nécessité d’attribuer une vraie identité à ces nouveaux espaces. En effet, on note chez certains participants une réelle ambition de créer une manière différente de collaborer par le biais d’espaces de travail innovants, porteurs d’une nouvelle dynamique, loin des limites imposées par un modèle d’entreprises extrêmement silotées. On favoriserait ainsi la synergie de compétences entre organisations, la mixité et le partage.
Le fait de repenser nos espaces de travail de demain apparaît alors comme une opportunité d’impulser une énergie différente dans le monde de l’entreprise, plus humaine et axée sur la multiplicité des talents et la complémentarité des profils, des expériences, et des points de vue. Plus qu’un simple lieu de passage, le tiers lieu devient ainsi un véritable point d’ancrage, un lieu d’acculturation, le point de rencontre de la transformation d’organisations qui souhaitent s’inscrire dans une dynamique nouvelle de collaboration.
Comment cependant faire vivre ces tiers lieux ? Comment leur donner une ambition, une ligne directrice ? C’est à travers ces questionnements que l'importance de l’animation a été soulignée. Pour que l’expérience soit complète et que les acteurs la vivent pleinement, il convient d’y inscrire des rituels tels que des ateliers de discussion, de réflexion autour de sujets fédérateurs pour faire vivre l’intelligence collective et libérer la créativité de chacun.
Les questions de mobilité et d’attractivité territoriale ont également été soulevées lors de la rencontre du 16 juillet dernier. En effet, le gain sur le temps de transport est un argument très souvent utilisé en faveur du télétravail. L’utilisation d’un tiers lieu apparaît alors comme un compromis potentiel, voire une source nouvelle de dynamisme et de rayonnement territorial. Et si les tiers lieux de demain nous permettaient de décentraliser et re dynamiser l’activité locale ? Et si les tiers lieux de demain représentaient une zone d’équilibre entre nos sphères professionnelles et personnelles ?
Autant de sujets qui ont rassemblés l’intelligence collective et les ambitions des acteurs présents lors de cette première rencontre sur le Tiers lieu de demain le 16 juillet dernier à L’Ethics Village.
Les enjeux sont importants et concernent toutes les organisations, à chacune d’elle de saisir l’opportunité de s’inscrire dans une démarche progressiste pour construire le futur en concertation.