Le projet de Verkor de construction d’une gigafactory s’inscrit dans les engagements de la France et de l’Union Européenne en matière de transition énergétique, au travers notamment de la décarbonation du parc automobile et de la promotion d’une énergie bas-carbone pour d’autres usages.
Comme l’a démontré le 6e rapport d’évaluation du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) publié en août 2021, la responsabilité des activités humaines sur le réchauffement climatique est « sans équivoque », elles provoquent des « changements rapides dans l’atmosphère, les océans, la cryosphère (ensemble des surfaces de la Terre où l’eau est présente sous forme de glace) et la biosphère (ensemble des êtres vivants et de leurs milieux sur la Terre) ».
Face à ce constat, le GIEC rappelle l’importance d’atteindre la neutralité carbone au plus vite – d’ici à 2050 – pour stabiliser la température globale de la Terre et limiter les catastrophes climatiques. Cela signifie notamment qu’il faut réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, en particulier le CO2 émis essentiellement par les moteurs des voitures et camions ou par le chauffage au fuel ou au gaz.
En réaction à ces alertes, la COP21 qui a réuni les Etats des Nations Unies à Paris en 2015 s’est fixé l’objectif de limiter à 2°C l’augmentation de la température moyenne sur Terre et de viser une augmentation limitée à 1,5°C d’ici à 2100. Ces objectifs vont dans le sens de la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) adoptée au cours du sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992, qui visait à réduire les impacts des activités humaines sur le climat. Ils ont été formalisés au travers de l’Accord de Paris, signé par plus de 55 pays qui représentent plus de 55% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et qui constitue un cadre international pour accélérer la transition des économies vers la neutralité carbone.
Pour atteindre cet objectif de neutralité carbone fixé par l’Accord de Paris, le secteur des transports a été identifié comme un levier majeur par le législateur. Premier secteur émetteur de GES en France, ce secteur représentait 31% des émissions de GES sur le territoire national, et 22% des émissions de l’Union Européenne – dont plus de 70% imputables aux seuls transports routiers – en 2019. Autre élément notable : contrairement aux autres grands secteurs de l’économie, le secteur des transports est le seul à avoir augmenté ses émissions de gaz à effet de serre depuis 1991, d’où l’urgence d’une transformation en profondeur de la mobilité en France.
En effet, le véhicule électrique à batterie apparaît aujourd’hui comme l’une des technologies les plus efficaces pour répondre aux enjeux de transition énergétique tout comme l’hydrogène, puisqu’il n’émet pas de CO2 lorsqu’il est utilisé. En avril 2020, une étude réalisée par l’association européenne Transport et Environnement sur l’Analyse du Cycle de Vie (ACV) des véhicules électriques a montré que même en considérant l’ensemble du cycle de vie du véhicule (de sa fabrication au recyclage de ses composants), la voiture électrique permet de réduire de 22 à 80% l’empreinte carbone par rapport à un véhicule thermique, à durée de vie égale (en fonction du mix énergétique des pays de production, de recyclage et d’utilisation du véhicule).
En moyenne, selon la même étude, dès aujourd’hui la voiture électrique permet de réduire de 77% les émissions de Gaz à Effet de Serre en France et de 63% en Europe sur l’ensemble de son cycle de vie (extraction des matières premières, fabrication, recyclage de la batterie et électricité de la recharge) par rapport à un véhicule thermique. Et ces valeurs progresseront encore au fur et à mesure de l’amélioration des conditions de fabrication des batteries d’une part, et de décarbonation de la production d’électricité en Europe.
Retrouvez une explication plus détaillée du contexte dans lequel s'inscrit le projet Verkor dans le dossier de concertation, rubrique "Le dossier de concertation"