« Le développement de la production d’énergie à partir des terres agricoles, souhaitable pour répondre aux défis énergétiques, (…) impose de trouver un nouvel équilibre entre production végétale alimentaire, production végétale énergétique et production animale. Il implique de nouveaux acteurs, dessine de nouveaux enjeux et transformerait l’agriculteur en énergieculteur » écrit l’Institut des hautes études pour la science et la technologie (IHEST) en introduction d’un rapport intitulé « Les usages énergétiques des terres agricoles : cultiver l’énergie au XXIe siècle ? » diffusé en 2020.
Dans son étude, l’IHEST passe en revue toute la complexité qui « irrigue l’analyse de la question de l’usage énergétique des terres agricoles » et induit une adaptation complète, technologique, économique, environnementale, sociale, mais également culturelle, d’une profession à qui le citoyen demande à la fois de prendre en compte l’urgence climatique, de garantir la sécurité sanitaire et de préserver le bien-être lié au cadre de vie.
Cette transition, d’aucuns parlent de transformation, doit s’accompagner d’un dialogue ouvert et d’une continuelle concertation avec toutes les parties prenantes pour associer tous les acteurs et tous les citoyens, estime l’IHEST, qui précise : « l’usage énergétique des terres agricoles se présente comme un bon objet pour déployer des dispositifs de gouvernance citoyenne reposant sur la consultation et des débats citoyens ».
Dans ce sens, le concept « d’énergieculteur » peut servir à éclairer la transformation à l’œuvre de la production agricole et énergétique, à appréhender voire imaginer la place de l’agriculteur au sein de la société de demain.